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Un fleuve passe sous ton atelier

C'est tout à fait par hasard que le poète Marc Baron est entré dans l'atelier de Jean-Pierre Waeckel le 21 janvier 1999 à minuit. Le lieu, les sculptures et le sculpteur ont tous les trois ouvert en lui une grande brèche de laquelle naîtra, pendant plus de trois ans, une méditation poétique sur le travail nocturne d'un artiste dont l'atelier est un grand chaos originel:

Au commencement, c'était la nuit, pas la nuit noire mais la nuit de L'Esprit, quand toute parole s'est éteinte et qu'il ne reste plus que le désir de voir l'invisible. J'entrai sans frapper et je vis...

Ces poèmes sont à entendre comme une interprétation libre mais fidèle d'une oeuvre impatiente et sans garde-fous.

(Extraits)

Un fleuve passe sous ton atelier

 

Pourquoi cette fièvre à tes pieds

Ce creusement qui sape ton sommeil

Et dilapide ton territoire?

 

Et quand tu frappes sur le fer

Pourquoi ce mal au coeur et aux entrailles?

 

Toi le sculpteur de nos angoisses souterraines

Tu peux comprendre la source

Qui nous pousse à l'espoir insensé

 

Le fleuve nous travaille comme des pierres nues

Parce que nous sommes nus et promis à la gloire

 

                               *

 

Ici, c'est l'atelier du monde,

son vide et sa plénitude,

C'est la poussière que nous serons,

Le sable de notre désert fertile et délivré, 

Le grain qui fut lancé

Pour nous donner la force de grandir

Au-delà de la terre promise

 

Ici, c'est l'atelier d'amour,

Les mains vides pour accueillir la tempête

Offerte aux coeurs démunis

 

Ici, un visage va nous apparaître

Qui comblera l'espace

Et nous reconnaîtra de toute éternité

 

 

(  Extraits de Un fleuve passe sous ton atelier )

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